Fenua experience
Plongée au cœur du bleu : notre rencontre avec les baleines de Tahiti
Il y a des jours comme ça, où l'on sent avant même qu’elle n'ait commencé, que la journée sera spéciale… Ce samedi là, nous avions rendez-vous à 8h tapantes au quai de Papeete, tout près du fameux restaurant sur l’eau, Le Moana. Six valeureuses guerrières de la team de Moana Voyages Mélodie, Davina, Sandrine, Tamara, Ranitea et moi étions fin prêtes à vivre une aventure hors du commun : une sortie à la rencontre des géants des mers avec Wild Explorer.
Sur le quai, nous pouvions déjà apercevoir Teiki, notre guide, et Vaimanu, le capitaine du bateau, venu tout droit de Rangiroa. À bord, le confort était bien au rendez-vous : des sièges rembourrés, un espace dédié où nous pouvions ranger soigneusement nos affaires dans un bac hermétique pour les protéger des embruns. L’ambiance était conviviale et rassurante, avant même que l’on quitte le port, Teiki a commencé à nous expliquer le déroulement de la journée.
Le ballet des dauphins
À peine sortis de la passe, une troupe de dauphins espiègles vient nous escorter. Ils virevoltent, comme pour nous souhaiter la bienvenue. Leur peau scintille sous la douce lumière du matin, à la surface de ce lagon d’un bleu profond… Le temps semble suspendu. Derrière eux, quelques pirogues scindent l’horizon, glissant sur l’eau comme les traits de plume. On le ressent déjà, l’aventure prend des allures de rêve éveillé.
L’épave de l’avion : un premier plongeon
Direction Faa’a, où repose la mystérieuse épave d’un avion, désormais devenu le refuge de poissons et de coraux. Avant d’affronter le grand bleu, Teiki met en place un petit entraînement à la nage afin que l’on se familiarise avec notre équipement. Palmes, masques, tubas et combinaisons dernier cri - tout est prévu. Après avoir reçu quelques consignes claires : “ne pas taper la surface avec les palmes”, “suivre le guide”, “rester groupées”, nous nous glissons dans une eau translucide.
Sous nos yeux, à quatre mètres de profondeur, l’avion fantôme repose, presque irréel. Pour les connaisseurs, on pourrait même imaginer qu’il s’agirait de l’avion du Petit-Prince de St-Exupéry… Quitte à rêver, autant se laisser porter par son imagination jusqu’au bout…. Pour les plus téméraires, on vous invite à plonger et à poser sur l’aile en immortalisant la scène. Quinze minutes d’un moment suspendu, à se familiariser avec l’eau, à apprivoiser nos émotions avant le grand saut…
L’appel du large
En chemin vers notre premier arrêt, nous croisons la fameuse pirogue Fa'afaite, celle qui a effectué un périple de plus de 25 jours pour rejoindre Hawaii afin de retracer le voyage de nos ancêtres, à travers le triangle polynésien. Ce symbole fort, presque solennel, semble bénir notre quête du jour.
Et soudain, la mer s’anime. Là, au large de Punaauia, une silhouette jaillit de l’océan : une baleine. En moins de dix minutes, elle était là, majestueuse, puissante, aérienne. Sa nageoire fendant l’eau, son souffle résonnant comme un tambour. A ses côtés, son jeune baleineau joueur, tournoie et bondit, comme s’il célébrait la vie dans une danse candide.
Pourquoi les baleines viennent-elles en Polynésie ?
Chaque année, de juillet à novembre, les baleines à bosse quittent les eaux glacées de l’Antarctique pour gagner la chaleur de nos eaux polynésiennes. Elles viennent ici pour se reproduire et mettre bas. Avoir l’opportunité de les observer ce n’est pas participer à une simple excursion, c’est être témoin d’un cycle millénaire, fragile et précieux.
Les règles fixées par la DIREN (Direction de l’Environnement) encadrent strictement l’approche et l’observation de ces mammifères. On garde nos distances, on respecte leur tranquillité, on ne leur coupe pas la route et on ne s’approche pas à moins de 10m. Car, avant tout, ce spectacle est un privilège. 3 navires à la fois ont le droit de s’approcher, et seulement 6 personnes par bateau peuvent de se mettre à l’eau, si les conditions le permettent. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte mais cela est primordial afin de garantir la tranquillité de ces animaux marins.
La mise à l’eau : un moment de grâce
Nous mettons ensuite le cap à l’Ouest, vers Paea. Le soleil est haut, la mer calme. Vaimanu, toujours aux aguets, aperçoit au loin une baleine et son baleineau. À l’horizon, la silhouette de leur nageoire dorsale fend l’eau avec grâce, déclenchant à bord une euphorie discrète : quel privilège de pouvoir contempler un tel moment !
Teiki nous invite à nous équiper, le sourire aux lèvres : aujourd’hui, la mise à l’eau est possible ! L’excitation monte d’un cran à bord, les palmes prêtes et le regard rivé sur l’océan. Le grand saut peut commencer…
L’eau est fraîche, revigorante. Le cœur battant, nous glissons dans l’océan. La visibilité est parfaite : coraux, poissons, reflets dansants, chaque détail est comme amplifié. Connaissez vous ce sentiment, de se sentir minuscule et vulnérable mais terriblement vivant ? C’est exactement ce que l’on a ressenti quand on l’a vue.
Elle était là. Paisible, immobile, endormie en position verticale. À ses côtés, son petit virevoltait, joueur, curieux et presque téméraire. Il s’approchait de nous, nous forçant à reculer, pour respecter la distance autorisée. (100m en général, sauf si l’animal vient de lui même à nous). Sous l’eau, chaque instant prend des allures de miracle : un battement d’aileron, un œil qui croise le nôtre, une mélodie lointaine que l’on devine plus qu’on ne l’entend. Nous sommes suspendues dans le bleu, face à l’immensité.
Retour sur terre… ou presque
Quand nous regagnons le bateau, les visages sont illuminés. Chacune de nous a un sourire un peu niais…Des instants trop grands pour être contenus. Si on vous disait que c’est ce genre d’instant qui reste gravé dans les mémoires, c’est qu’une partie de notre équipe n'avait jamais encore expérimenté ce genre de rencontre.
Teiki et Vaimanu, toujours aux petits soins, nous offrent un jus frais et quelques chips de légumes… Qui a dit qu’un petit punch n’était pas le bienvenu après une telle rencontre ? Une de nos spécialités chez Moana Voyages, c’est qu’on sait toujours apprécier un bon poisson cru au lait de coco après un effort physique…Enfin, ça et profiter d’un moment de détente bien mérité !
Sur le chemin du retour, la musique résonne doucement via les haut-parleurs, les cheveux dans le vent, le soleil scintillant sur la mer. À bâbord, les reliefs verdoyants de la côte Ouest de Tahiti. À tribord, Moorea et sa silhouette de carte postale.
Non, nous ne sommes plus les mêmes. Une part de nous est restée là-bas, dans l’océan. Une question brûle cependant nos lèvres : on y retourne quand ?
